Slam

"Je suis tombé dans le slam par hasard un soir d'automne en 2009, en poussant la porte d'un bar. Une soirée slam avec une quarantaine de spectateurs et une quinzaine de poètes... L'animateur m'a demandé si je voulais dire un texte au micro. Hé bien pourquoi pas ? J'ai dit une de mes fables, puis une autre, j'ai gagné ce petit tournoi local. J'ai surtout découvert une forme de poésie vivante très attachante et conviviale, sincère et sans prétention, d'une incroyable variété. Oui, on tient toute une soirée sans effort à écouter de la poésie, tout en sourire, en intérêt, en sympathie.

Ensuite est venu le temps des grands tournois nationaux, avec des artistes talentueux sélectionnés dans toutes les régions de France. Et le plus souvent les jurys m'ont déclaré vainqueur. Six coupes de la ligue slam de France, et huit médailles (en individuel ou par équipe) ! Je suis devenu "l'homme à abattre" ! La belle aventure m'a conduit jusqu'à Chicago, jusqu'à la scène du Green Mill, où Marc Smith a lancé le mouvement slam en 1986. Alors toutes ces belles émotions que je dois au slam, il fallait que je les partage avec le public en créant ce One Man Show. Partage, le mot essentiel du slam.

Il suffit d'un espace pouvant accueillir au moins vingt personnes, en laissant 3 ou 4 m² libres pour délimiter une sorte de scène. Vous invitez des amis, des voisins, de la famille. Vous ne leur dîtes surtout pas qu'il s'agit d'un récital de poésie contemporaine, parce que là, même s'ils vous aiment beaucoup, ils trouveront toujours un prétexte pour dire qu'ils ne sont pas libres ! Non, vous leur dîtes qu'ils vont rire beaucoup et s'émouvoir un peu avec un One Man Show étonnant. De la poésie, certes, mais version slam ! Une ambiance tonique et chaleureuse à mille lieues des lectures gentilles et ennuyeuses, avec un vrai comédien !

Au menu, quelques morceaux de bravoure comme "La tirade des trous" ou "Avec des si", ou "La cavalcade", qui ont enflammé bien des scènes slam ! Avec une mise en scène qui invite souvent le public à manifester et à jouer, rarement la poésie n'avait été à pareille fête !